Les « antiquités de ville » constituent un genre littéraire qui se développe dans le second quart du XVI^e siècle et qui correspond à une aspiration forte, celle de relier la ville (mais aussi les provinces) à une histoire mythologique et prestigieuse dans l’esprit du retour à l’Antiquité qui caractérise la Renaissance. Non seulement sont dressées des généalogies municipales complexes et imaginaires qui remontent généralement à l’Énéide ou aux héros homériques (lorsque ce n’est pas à la Genèse…), mais aussi leurs auteurs dressent, dans des éloges de circonstance, une description des principaux monuments qui font la grandeur de cité dont ils sont généralement originaires. Généralement imprimés, ces textes étaient conçus pour circuler et assurer la réputation de la ville comme … de son auteur.

Jean Poldo d’Albenas, Discours historial de l’Antique et illustre cité de Nismes…, Lyon, G. Rouillé, 1560, 22,7 x 34,7 cm, Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Les 1356, page de titre.

Crédits : Photo © Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image Beaux-arts de Paris

Turnus, héros éponyme de la ville de Tours :

Turnus serait le fondateur légendaire de la ville de Tours. Selon certains, il s’agit du roi des Rutules arrivé en Gaule à la suite de la guerre de Troie. Il fut tué par Énée, prince de Troie, lors d’un duel pour gagner la main de Lavinia, fille du roi des Laurentes, peuple qui vivait sur le Latium, à l’emplacement de la future Rome. Pour d’autres, il est le fils aîné ou le neveu de Brutus, descendant d’Énée. Il aurait perdu la vie lors d’une bataille opposant les Troyens aux Gaulois. Brutus donna son nom à la ville en son honneur. Le tombeau de Turnus se trouverait au pied de l’ancienne muraille de la ville au niveau du château.

Bataille entre Énée et Turnus, anonyme, 1502, gravure extraite de Vergilius, Aeneis, 1502, Vendôme, Bibliothèque municipale, rés. Fb (2) 029, p. 583.

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