Les entrées solennelles de la Renaissance à Tours (1461-1565)

David Rivaud

Chercheur associé au CESR

Permalien : http://renumar.univ-tours.fr/publication/les-entrees-solennelles-a-tours/

Les espaces cérémoniels dans la ville de Tours au XVIe siècle

(en vert : les principaux théâtres ; en pointillés orange : le parcours processionnel des entrées)

 

Dans la poursuite des travaux de B. Guénée et de Fr. Lehoux, les recherches les plus récentes sur le système communicationnel des États entre la fin du Moyen Âge et le début de l’époque moderne ont redonné toute leur place aux entrées solennelles1. Longtemps considérées comme un outil d’assujettissement des cités par une monarchie en marche vers un absolutisme, ces cérémonies sont aujourd’hui analysées comme le cœur d’un processus complexe de légitimation politique, fondé sur une profusion festive et rituelle. Elles apportent un témoignage précieux sur le consensus politique qui s’élabore entre les villes et le roi à la fin du Moyen Âge.

La ville de Tours constitue un champ assez privilégié pour l’étude de ces cérémonies, et ce pour plusieurs raisons2. Tout d’abord, depuis le second tiers du XVe siècle, elle devient une des villes au cœur du réseau urbain dans lequel circule la cour. Le nombre de cérémonies d’accueil est important et celles-ci sont régulièrement espacées dans le temps. La bonne conservation des archives municipales en particulier (registres de délibérations, registres de comptes de deniers commun ou encore pièces justificatives des comptes) permet de plus ​​ la constitution de corpus documentaires étoffés qui offrent une connaissance assez poussée de l’organisation de ces cérémonies, des décors qui ont pu y être montés, des artistes qui y ont participé, comme aussi du rituel qui s’y déroule. Ainsi entre 1461 et 1565 il est possible de dénombrer 14 entrées solennelles au moins (voir tableau n°1), soit en moyenne une entrée tous les 6 ans, sans compter les accueils et révérences qui sont également donnés à l’occasion du passage d’un grand prince, ni les accueils d’ambassades (fréquentes à Tours), ou encore les entrées des gouverneurs de province qui au milieu du XVIe siècle prennent une dimension festive importante3. Aussi, il faudrait sans doute ajouter à cette liste un certain nombre de passages, soit royaux soit princiers, pour lesquels la ville engage certaines dépenses sans pour autant qu’il soit question d’entrée solennelle, comme pour la comtesse de Wurtemberg en 1466, pour l’ambassade des princes d’Empire en 14794, du duc de Savoie en 14895. Au cœur de la Renaissance ces rencontres politiques, ritualisées et festives témoignent d’un espace communicationnel en pleine structuration.

Tableau n°1 : tableau des entrées solennelles à Tours (1461-1565)

Date  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Souverain

1461, octobre  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Louis XI et la reine

1476  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Alphonse V du Portugal

1484, janvier  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Charles VIII

1491, décembre  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Anne de Bretagne

1498, septembre  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Louis XII

1500, novembre  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Louis XII et Anne de Bretagne

1501, 17 décembre  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Philippe le Beau et Jeanne d’Espagne

1516, août  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ François Ier

1527, octobre  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Reine et roi de Navarre

1532, août  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Eléonore

1548  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Reine d’Ecosse

1551, mai  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Henri II et la reine

1560  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ François II et M. Stuart

1565, novembre  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​ Charles IX

 

Eléments généraux pour la connaissance des cérémonies tourangelles

 

À Tours comme ailleurs, une entrée royale est d’abord un acte rituel qui caractérise une rencontre entre deux autorités, le roi et la commune. Cette rencontre se traduit par des actes symboliques de nature féodale qui structurent toute la cérémonie : l’entrée du roi sous le dais, la remise des clefs, une ou plusieurs harangues, et des cadeaux souvent donnés le lendemain de l’entrée. Si la remise des clefs de la ville au souverain n’est pas rapportée par les sources pour chaque entrée (on ne l’observe qu’en 1461, 1560 et 1565), le dais et les cadeaux constituent les temps forts invariables, particulièrement soignés. Et la ville mobilise les meilleurs artisans pour les réaliser. Jean Fouquet construit et peint les ciels portés pour Louis XI et Alphonse du Portugal, le premier étant composé de taffetas blanc, rouge et bleu, semé de 49 couronnes, avec un grand soleil brodé au fil d’or de Lucques, aux armes du roi, qui pend en son milieu6 ; le second est fait de taffetas et bougran bleu. Jean Holet semble avoir pris part à la confection de celui fait de damas bleu et blanc avec des hermines de velours noir et 133 fleurs de lys, porté sur Charles VIII et Anne de Bretagne en 14917. Et la liste est longue... En 1560, un ciel de damas cramoisi et violet est porté sur Henri II et un autre de damas rouge sur la reine. Ils sont réalisés pour près de 800 livres tournois8 et quelques années plus tard c’est un autre de damas blanc parsemé de 84 fleurs de lys qui est présenté pour abriter Charles IX9. Si leur confection suscite un bon nombre de discussions, la question de leur portage est une affaire toute aussi importante, car il s’agit d’une question d’honneur. En 1500 par exemple le parcours est divisé en 4 tronçons qui chacun voit son équipe de porteurs dûment établie, des membres importants du corps de ville, ​​ vêtus de robes écarlates10.

Comme on le constate, ces rituels s’inscrivent particulièrement en certains lieux de l’espace urbain, le long d’un parcours assez invariable, à savoir de la porte de la ville (ou plutôt devant la porte) où commence la cérémonie et où le roi est placé sous un dais, jusqu’à la cathédrale où généralement elle se termine par une messe (voir plan n° 1). Entre les deux à Tours aucun lieu ne semble constituer un symbole urbain devant lequel il convient de passer, à part peut-être l’hôtel de ville11. Les seuls points obligés sont en fait les principaux carrefours de la cité (voir plan en fin d’article), qui semblent être les rares espaces assez vastes pour accueillir le cortège et installer un certain nombre de représentations12. On manque de descriptions pas à pas de la procession urbaine, mais il apparaît bien que la basilique Saint-Martin en soit exclue. Au mieux, c’est une fois l’entrée tenue, que le souverain s’y rend comme le fait Charles IX en 1565, en retournant au Plessis d’ailleurs. Ce qui anime et détermine la déambulation urbaine est donc principalement une contingence matérielle : la place dont on dispose pour organiser les théâtres. Contingence que l’on essaie de détourner en 1565 en plaçant Charles IX sur un théâtre, en dehors des murs de la ville, où il peut passer en revue les compagnies urbaines qui s’avancent, ce qui correspond par ailleurs à un développement cérémoniel que l’on observe en de multiples villes13.

À Tours, l’ensemble des préparatifs relève de l’autorité municipale. Même si les sources que l’on possède sont d’origine municipale et par conséquent pourraient offrir un regard tronqué, il n’est que rarement fait allusion à d’autres maîtres d’œuvre que la mairie. Seul peut-être en 1491 le théâtre installé devant le château semble être fait aux “despens” de l’Église de Tours14. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas pour autant des interventions extérieures au corps de ville pour le choix et l’organisation des théâtres ou de la procession. Il y a suffisamment de personnes influentes à Tours au début du XVIe siècle pour que certains avis soient sollicités : en 1515, c’est sous l’ordre de Jacques de Beaune que des enfants acclament le roi en tenant des panonceaux15 ; en 1551 par exemple le conseil s’enquiert de ce que feront messieurs Babou et Bohier. De même, les ecclésiastiques, de par leur présence même dans les institutions municipales, sont associés aux prises de décision. Bien souvent cependant il est difficile de connaître les éventuelles influences politiques qui peuvent se faire sentir car très vite le conseil délègue l’organisation des cérémonies à une commission qui ne fait qu’un état global de l’avancée de son travail, du choix des cadeaux, du dais ou des décorations. En 1491, l’état des dépenses pour l’entrée d’Anne de Bretagne montre que pour chaque théâtre a en fait un ou plusieurs commissaires spécialement nommés16. En novembre 1500, 18 personnes sont désignées pour bâtir l’entrée, et ce dès l’annonce de la venue du roi, par le souverain lui-même dans une lettre close17. C’est ce petit groupe qui s’active pour mobiliser les brodeurs, les peintres, les musiciens, ou des orfèvres, qui conçoit le programme des représentations tout en pouvant être assisté d’artistes - tel Jean Fouquet en 1461, Jean Poyet en 1491, Michel Colombe en ​​ 1500 - ou qui fait réaliser comme en 1560 un “portrait” de la procession telle qu’elle doit s’avancer dans les rues18.

La municipalité absorbe surtout le coût de la cérémonie. Il y a tout d’abord le prix des dais et des cadeaux officiels (voir tableau 2). La nef présentée à la reine en 1461 coûte ainsi plus de 456 livres19. En 1484, 3400 livres sont dépensées en vaisselle pour Charles VIII, somme colossale, mais il s’agit semble-t-il alors de lui faire un don de “joyeux avènement” à la couronne. En totalité la ville dépensera autour de 4000 livres pour cette entrée20. Le dais de 1491 coûte plus de 133 livres et la “gallée” (nef) d’argent qui est offerte à Anne monte à 841 livres21. Les médailles d’or, la coupe d’or et une nouvelle “gallée” offertes en 1500 à Louis XII et Anne coûtent respectivement 862 l., 1008 l. et 416 l. t.22. La coupe (et son écrin) offerte à Eléonore en 1532 se monte à 396 livres23. Le dais présenté à la reine d’Écosse en 1548 se monte encore à plus de 160 l.24 et la confection de celui de 1560 à 791 livres (tissu compris). Force est de constater que les coûts globaux demeurent élevés : 3461 l. en 1551, en “décoration et dons”25, 1609 l. en 1560 tant pour la réalisation du portrait de la procession urbaine que pour les théâtres, le nettoyage et l’embellissement de la ville (on fait alors repolir la fontaine de Beaune), pour payer les trompettes du roi, détruire une construction qui gêne au château, pour la réalisation d’un échafaud, pour offrir à de nombreux seigneurs des étoffes, du vin (en bouteille de verre “clipsée”), des pommes (“de capendu”), 8 boites de confiture seiche, de la laitue pommée, des morilles, artichauts, poix, ou encore pour louer la tapisserie de saint Étienne, tendue devant l’Hôtel de ville26. Et de telles énumérations pourraient être répétées pour chaque entrée : 182 livres dépensées en nourriture en 1501 pour l’entrée de l’archiduc d’Autriche27, 479 livres pour les théâtres de 149128, une cinquantaine de livres données à Doriole en 146129, sans compter également tous les frais matériels et annexes qui, eux aussi, demanderaient une longue énumération30.

Globalement l’entrée de Charles VIII en 1484 coûte à la ville autour de 4000 livres31, celle d’Anne de Bretagne en 1491 autour de 1500 l., celle de novembre 1500, avec le roi cette fois, dépasse les 2854 l.32, dais et cadeaux compris, laissant un peu plus de 500 livres pour la réalisation des théâtres, dont les 105 sous donnés à Michel Colombe, “tailleur d’images”, pour avoir fait le moule d’un harnais de Turnus, un des personnages d’un des principaux théâtres de la ville33. On le constate il s’agit de sommes conséquentes pour des budgets qui ne dépassent guère les 6000 livres de recette (les bonnes années) au début du XVIe siècle et 8000 vers 1560. Globalement cela ne met pas la ville en faillite, mais la répartition des recettes dans l’année oblige les échevins à trouver des expédients : au mieux, comme en 1484 ou 1551, ils obtiennent du roi le droit de lever une taille spéciale sur les habitants, au pire, ils comptent sur l’emprunt. C’est le cas en 1500, ou le maire offre 500 écus. Il faut dire que celui-ci est Pierre Morin, trésorier de France, qui, on peut le penser a tout intérêt à ce que la cérémonie se passe pour le mieux et soit la plus brillante possible. Il n’est pas le seul à prêter, d’ailleurs avec intérêts, sur un an : le chapitre de Saint-Martin concède ainsi 500 livres, comme aussi Jacques de Beaune, ou les membres de la famille Briçonnet34. Des concessions donc assez bien intéressées et rentables...

 

Décor et représentations urbaines

 

Leurs principaux supports sont les constructions théâtrales bâties aux principaux carrefours (voir tableau 2). Si le terme de théâtre est bien utilisé dans les sources, c’est bien qu’il y a présentation de scènes généralement historiées, ou du moins symboliques. En fait il s’agit d’estrades (appelées “echaffaulx”35) sur lesquelles peuvent prendre place des constructions complexes, et pour lesquelles parfois on n’hésite pas à détruire certaines maisons alentours qui gênent (aux Arcis en 156036). Ceux de 1491 sont décrits avec précision par un des relevés des dépenses faites pour l’entrée. On y apprend que celui de la Place Foire-le-Roy met même en scène le trône de Salomon, bâti sous une tente de tapisseries accrochées par des cordes et des clous. Celui qui présente le mystère de sainte Anne possède même un rideau de scène37. Ces deux derniers sont accompagnés de “ménestriers”, d’enfants qui portent des écriteaux. Sur les portes de la ville sont construits au milieu du XVIe siècle des arcs de triomphes. Trois sont même mentionnés en 156038, ils sont faits en charpenterie, lierre et avec des chapeaux de triomphe (”à la rustique”), et bâtis par François Valence, peintre, et Jean Juste, sculpteur en marbre. Il y en a deux autres en 1565 devant la porte de La Riche et au carroir aux chapeaux. Enfin on conserve une représentation de celui de 1551, placé à l’antiporte de La Riche et imprimé dans ce qui peut être considéré comme le livret de l’entrée39, mais rien n’assure vraiment que ce soit une représentation fidèle de l’élément architectural réellement construit (voir illustration n° 2). Un dernier support de ce décor urbain est la tapisserie. Celles-ci peuvent se développer au long des rues, qui sont alors “tendues” (par le dessus, en 150140) de draps généralement sur lesquels peuvent être placées de armoiries. En 1500 dix tapisseries de verdure sont prêtées par Alexis d’Argouges pour être placées sur l’échafaud construit à La Riche41. La même année d’autres sont placées devant l’hôtel de ville, comme d’ailleurs en 1560 (la ville loue alors la tapisserie de saint Étienne42).

Illustration n° 2 : Arc de triomphe (1551)

D’après L’entrée du tres heureux et joyeux advenement du Roy puissant, et magnanime Henry, de Valoys, en sa noble ville de Tours, plaisant jardin de FRANCE, Tours, 1551, Jehan Rousset imprimeur, 4 f°.

Généralement toute cette iconographie est présentée au souverain comme au peuple, dans le cadre de scènes animées, exception faite peut-être de deux échafauds montés en 1498 devant Louis XII qui présentent l’un un jardin de France, l’autre un éléphant. Devisés (par Jean Papillon et Étienne Binet) il est possible qu’ils soient restés statiques. En fait, généralement ces théâtres sont mis en scène et joués. Ainsi lorsque en 1500 le thème illustratif et a priori figé du jardin de France est repris, il est agrémenté de personnages et parfois de musiciens qui animent la scène43. La fontaine présentée devant l’hôtel de ville la même année est une occasion de distribuer des victuailles. Dans quasiment tous les autres théâtres de véritables scènes sont montées et jouées, scènes appelées mystères dans les sources mais qui n’ont pas toujours à voir avec les mystères médiévaux. Se dégagent en particulier les réalisations mises en place en 1491, 1498, 1500 et encore 1516 et 1565, pour lesquelles on connait la totalité des programmes proposés. Et ils sont conséquents ... (voir Tableau n° 2).

Exceptionnelles sans doute, sont les quelques figurations animales, présentées hors échafaud. On ne sait ​​ à peu près rien de l’éléphant peint par Henri Lallement et placé à la porte de La Riche en 1498 devant Louis XII, sans doute pour célébrer la figure du nouvel Hannibal. Les sources municipales sont en revanche beaucoup plus explicites sur les lions animés présentés à François Ier en 1516. Faits de cordages, ils possèdent sans doute une certaine machinerie puisqu’ils semblent se déplacer et font trainer leurs queues au cours de leurs déplacements44.

 

Au long du XVIe siècle, la profusion festive dont témoignent toutes ces réalisations cache quelque peu la dimension politique de l’entrée. Le rite féodal s’efface derrière le caractère festif et souvent même il disparaît complètement. Pourtant si l’entrée est un temps de communion entre le prince et ses sujets, elle est aussi un temps de prise de parole et de négociations pour les communautés urbaines, dont les implications peuvent être là assez conséquentes. En 1461 c’est autour du passage de Louis XI dans la ville que débutent les négociations qui déboucheront sur la création de la municipalité. En 1484 ou encore en 1551, la ville obtient des faveurs fiscales non négligeables à l’occasion de la venue du roi. La communauté s’adresse au roi, mais se parle aussi à elle-même, en assumant et assurant la prise en charge matérielle des cérémonies, en affirmant son autorité sur un espace urbain qui reste encore largement divisé et segmenté entre de nombreuses autorités. Elle le fait aussi en paradant, en produisant des temps d’autoreprésentation de son organisation sociale, comme le montre le détail de la procession urbaine lorsqu’en 1565 les compagnies de gens de métiers qui s’avancent sont explicitement et précisément hiérarchisés entre eux.

 

Tableau 2 : États des décors, théâtres et dons faits à l’occasion des entrées solennelles

Date

Théâtres et décors

Cadeaux et dons

1461, octobre

Louis XI et la reine

- Quatre “mystères et farces” (non précisés) ​​ sur des échafauds présentés à quatre carrefours de la ville (projet établit par Jean Fouquet, Pierre Hannes et Symon Chouain).

- Dais peint par J. Fouquet.

Une nef et son étui, la première réalisée par Gillbert Jehan, orfèvre du roi, et le second par Jean Barateau.

1476

Alphonse V du Portugal

- Dais peint par J. Fouquet.

 

1484, janvier

Charles VIII

- Mystères de Clovis et de Salomon, organisés par Jean Bernard et Jean Sainctier

- 300 marcs d’argent ​​ (soit 3400 livres) donnés en vaisselle.

- Cession aux hérauts du roi ​​ d’un “don de joyeux avènement à la couronne”.

1491, décembre

Anne de Bretagne

- Dais de damas bleu et blanc avec hermines et fleurs de lys fait par Jean Hulot.

- Six échafauds avec “mystères” dirigés par Jean Poyet, et Henri Lallemant, peintres.

- ​​ Au château : mystère des Sibylles (avec 17 personnages) ;

- Place Foire-le-Roy, mystère du roi Salomon et de la reine de Saba (7 personnages)

- Carrefour de la maison de Jean de Beaune : mystère des neuf Preuses ;

- Portail de l'Hôtel de ville : présentation des armes de la ville avec des jeunes filles ;

- Devant la maison de Pierre Carré : mystère de sainte Anne (3 personnages, 3 musiciens, 8 petits enfants qui portent des écriteaux), avec une porte dorée couverte de toile blanche ;

- Au portail de La Riche : mystère du roi Assuérus (avec 6 personnages et des musiciens).

- Une “gallée” d’argent dorée semée de fleurs de lys et d’hermines, réalisée par Jean Gallant.

1498, septembre

Louis XII

- Dais de satin bleu avec un porc-épic.

- Six mystères et “esbatements” devisés par Jean Papillon et Étienne Binet.

- Porte de la tour feu Hugon : mystère de Turnus et de Hugon ;

- Place Foire-le-Roi : présentation d'un porc-épic et d'un Maure ;

- Aumônerie Saint-Julien : six triomphes de Pétrarque ;

- Portail de l'Hôtel de ville : deux fontaines à vin illustrées du dieu Bacchus ;

- Un jardin de France (placé en fonction du lieu par lequel le roi doit entrer) ;

- Portail de La Riche : un éléphant, réalisé par H. Lalend, peintre

 

1500, novembre

Louis XII et Anne de Bretagne

- Dais pour la reine.

- Six représentations, jouées deux fois :

- Portail de La Riche : mystère de Turnus et de Hugo qui présente aussi trois vertus (Foi, Espérance, Loyauté) dans des tours avec les armes de la ville ; avec accompagnement de musiciens et agrémenté par des tapisseries de verdures prêtées par Alexis d’Argouges (M. Colombe a fait le moule du harnais de Turnus)

- Carrefour de la maison de Robert Le Mascle : un jardin de France avec comme personnages incarnés : Justice, Prudence, Liberalité, Miséricorde, Eglise, Noblesse, Labeur ;

- Carrefour de la maison de Jacques de Beaune : mystères de Samson, David et "Golias", Hercule et Ludovic avec aussi un Philistin, un Juif, un Grec et un Français ; est présenté un lion en bois taillé par Jean Colas et devisé par Macé Papillon ; ​​ avec accompagnement de musiciens; le tout agrémenté de fleurs et arbustes.

- Portail de l'Hôtel de ville : une fontaine avec présentation de victuailles (pain, vin et viandes) et des tapisseries tendues.

- Place Foire-le-Roi : un mystère (non précisé) sur un échafaud avec tapisseries;

- Devant Saint-Gatien : mystère du nom de Louis et mystère des reines Esther et Judith pour la reine ; le tout agrémenté de fleurs et arbustes (épine fleurie, olivier, murier, guignier, cerisier, oranger, lys et roses).

- Une coupe pesant 8 marcs d’or.

- 71 pièces d’or en médaille, réalisées par Jean Chapillon sur un modèle de M. Colombe, dont 60 sont placées dans la coupe.

- une nef (donnée à la reine). nef dite de Sainte Ursule (Reims, Palais du Tau)

 

1501, 17 décembre

Philippe le Beau et Jeanne d’Espagne

- Rues tendues de tapisseries

- Mention d’échafaud.

- Dons de nourriture et dragées.

1516, août

François Ier

- Mention de mystères réalisés par Pierre de Vallance, avec des lions de cordage qui se déplacent et bougent la queue.

- Cinq échafauds sont installés au carrefour des Chapeaux, à la place Foire-le-Roi, au portail de La Riche, à Saint-Julien et à Saint-Gatien. Sur certains, on représente le mystère des Hercules et de Bethsabée (avec fontaine pour laquelle sont empruntés 14 saumons de plomb à G. Descartes).

- Don de draps d’or.

1527, octobre

Reine et roi de Navarre

- Tapisseries louées tendues devant l’Hôtel de ville

- Don en nourriture et dragées.

1532, août

Eléonore

- Mention d’échafaud, mystère et peintures

- Dais brodé.

- Une coupe dorée avec son étui.

1548

Reine d’Ecosse

- Dais de damas cramoisi.

 

1551, mai

Henri II et la reine

-Arc de triomphe à l’antiporte de La Riche

- Mention de théâtres avec mat et cordages près du château.

- une figure de Turnus en argent doré de 1,5 pied de haut s’appuyant sur une tour et portant un croissant (don au roi).

- Une figure de Lavinia d’argent dorée de 1,5 pied de haut.

1560

François II et M. Stuart

- Mention de 3 arcs de triomphe et de théâtres à la porte de La Riche, au carrefour aux chapeaux, au carrefour des Arcis. Ils sont faits "à la rustique, avec architrave, corniches et chapeaux de triumphe" et conçus par Pierre Vallance.

- Tapisserie de Saint-Étienne louée pour être tendue devant l’Hôtel de ville.

- Dais de damas cramoisi et violet (roi), et de damas rouge (reine).

- Dons en étoffe, nourriture (confiture, pommes, asperges, morilles, pois) et vin (en bouteilles de verre).

1565, novembre

Charles IX

- Dais royal de damas blanc avec 84 fleurs de lys

- Réalisation d’un théâtre, hors de la ville (devant la porte de La Riche ?), pour installer le roi qui assiste à un défilé des compagnies urbaines

- Arc de triomphe sur la porte de la Riche avec peintures “exquises et devises” en l’honneur de la soirie et de l’armurerie de la ville, avec les figures d’Eloge, Piété et Justice.

- Au carroir des Chapeaux : arc de triomphe et théâtre de peinture et énigme avec un lys élevé entre deux tours où sont accrochées les armoiries de la ville, du roi, de la reine et du dauphin.

- Devant Saint-Gatien : théâtre de portraits et peinture (arbres, jardin)

 

 

 

D. Rivaud

 

1

​​ Pour une synthèse historiographique, voir Fl. Alazard et P.-A. Mellet, “De la propagande à l’obéissance, du dialogue à la domination : les enjeux de pouvoir dans les entrées solennelles”, dans David Rivaud, Entrées épiscopales, royales et princières dans les villes du Centre-ouest du royaume de France (XIVe-XVIe siècles), Genève, Droz, 2012, p. 9-22, à paraître.

2

​​ D. Rivaud “Les entrées solennelles de la Renaissance à Tours (1461-1565)”, Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. LVII (2011), p. 155-174.

3

​​ Par exemple en 1560 le gouverneur de Touraine est accueilli avec un dais (Tours, Arch. municipales, CC 77, f° 155 v°).

4

​​ Id., AA 4, acte du 21 décembre 1479. Un grand festin est pris en charge par la ville dont le détail des dépenses et des victuailles est encore conservé dans ce dernier registre de comptes.

5

​​ Tours, Arch. municipales, BB Registre 13, f° 180.

6

​​ Tours, Archives municipales, CC 36, f° 153 à 154 v°.

7

​​ Id., AA 4.

8

​​ Id., CC 77, f° 162. Cette somme contient sans doute un certain nombre de présent de draps fait au roi et à la reine.

9

​​ Jean Cloppel du Pont de Vaux, La description de l’entree du tres chrestien roy Charles IX du nom en sa ville de Tours, Tours, 1565, imp. par Olivier Tafforeau (exemplaire conservé à la bibliothèque nationale de France).

10

​​ A savoir: du portail de La Riche jusqu’à la maison de Pierre Carré, il est tenu par le Juge de Touraine, le maire, le général de Normandie et le receveur général, puis jusqu’à la maison de Jacques de Beaune par le comptable de Bordeaux, Guy Boutenaut, le procureur du roi, puis jean Fournier, alors que Jean Gastellier, Jehan Quetier, Jean Sainctier le jeune et Emery Lopin prennent la suite jusqu’à la place Foire le Roy où ils sont remplacés par Nicolas Gaudin Pierre Blasin, Nicolas d’Argouges et Charles Guidier (Tours, Arch. municipales, BB registre 13, f° 288 v°).

11

​​ En effet, il est mentionné des décors et théâtres devant l’hôtel de ville en 1491, 1498, 1500, 1527 et 1560.

12

​​ Il s’agit de ceux situés devant la maison de Jacques de Beaune, devant celle de Robert le Masle, ou encore de Pierre Carrié et plus exceptionnellement du carroir au chapeaux, mais aussi des places Foire le Roy, et de celles situées devant Saint-Gatien, le château (les Arcis) ou l’aumônerie Saint-julien. Il est possible d’y ajouter les deux portails opposés de la ville, celui de La Riche et la porte de la tour Feu Hugon qui sont également des lieux de représentation en fonction du lieu d’arrivée du souverain.

13

​​ Voir Jean Cloppel du Pont de Vaux, La description de l’entrée du tres chrestien roy Charles ..., op. cit. On peut remarquer qu’une procédure similaire est employée à La Rochelle la même année (voir D. Rivaud, Entrées épiscopales, royales et princières..., op. cit.).

14

​​ Id., AA 4.

15

​​ Tours, Archives municipales, boites à l’appui des comptes 1515-1520. Pour son édition voir ​​ D. Rivaud “Les entrées solennelles de la Renaissance à Tours (1461-1565)”, Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. LVII (2011), p. 155-174.

16

​​ Id., AA 4.

17

​​ Id., BB registre 13, f° 266-267 v°. Il s’agit de deux représentants de l’église, de M. de Chanfreau, de Jean Sainctier l’ainé, du receveur général, du procureur du roi, de Nicolas Charetier, de Jean Huballe, de Gatellier, de Macé Papillon, de Jean Georget, de Martin Fame, de Jean Barault, de Michelet Pellé, de Jean Quetier, de Nicoals d’Argouges, de Pierre Thevenin et de Guillaume Garreau.

18

​​ Celui-ci est réalisé par Michel Desprez, peintre (id., CC 77, f° 156-157).

19

​​ Id., CC 35, f° 138-139. Il était aussi prévu en cadeau une douzaine de belles tasses de chacune 3 marcs d’argent, trois grands pots et deux beaux bassins de 6 marcs d’argent chacun (id,. BB registre 12, f° 343).

20

​​ Id., CC 2 et BB registre 13, f° 20.

21

​​ Id., AA 4, acte du 4 janvier 1492 (ns).

22

​​ Id., CC 53, f° 56 et 57. Il s’agit de la nef dite de Saint Ursule, aujourd’hui conservée à Reims, Palais du Tau. Pour un exemplaire de la médaille qui a été réalisée en cette occasion, voir : Tours 1500, capitale des arts, s. dir. B. Chancel-Bardelot, P. Charron, P.-G. Girault, J.-M. Guillouêt, Paris, 2012, p. 69.

23

​​ Id., CC 70, f° 76.

24

​​ Id., CC 74, f° 35 et 36.

25

​​ Id., CC 74, f° 127.

26

​​ Id., CC 77, f° 156 à 162.

27

​​ Id., CC 54, f° 67.

28

​​ Id,. AA 4, acte du 8 janvier 1492 (ns).

29

​​ Id., CC 35, f° 157-160.

30

​​ A titre d’exemple signalons les 10 livres cédées plus de trois ans après l’entrée de François Ier, à une jeune fille, Thoinyne, poissonnière de son état, qui a joué le personnage de Bethsabée sur l’échafaud du carroir de Beaune. La ville l’aide ainsi à se marier (id., CC 35, f° 123 v°).

31

​​ Si l’on en croit le droit qu’ont obtenu les échevins de lever cette somme sur la ville (id., CC 2).

32

​​ Id., CC 53, f° 47 v° à 65. En partie édité par Ch. Grandmaison, op. cit., p. 41-46 et 297-299.

33

​​ Ibidem, f° 59 v°.

34

​​ Id., BB registre 13, f° 284.

35

​​ Pour une représentation de ces “echaffauds” sans doute proche de la réalité, et par quelqu’un qui connaît bien leur nature pour en avoir lui-même réalisé, il convient de voir une des enluminures des Heures d’Étienne Chevalier, réalisée par Jean Fouquet vers 1460, plus précisément en arrière-plan du martyr d’Apolline (f° 112 du manuscrit).

36

​​ Id., CC 77, f° 162.

37

​​ Id., AA 4.

38

​​ Id., CC 77, f° 156 v°, édité par Ch. Grandmaison, op. cit., p. 77-78. Ces arcs sont à La Riche, au carroir aux Chapeaux et à celui des Arcis près du château.

39

​​ Pour l’édition inédite de ce livret voir D. Rivaud “Les entrées solennelles de la Renaissance à Tours (1461-1565)”, Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. LVII (2011), p. 155-174.

40

​​ D’après le récit conservé de l’entrée. Pour son édition voir D. Rivaud, ibidem.

41

​​ Un contrat est passé avec Guillaume Hanard, tapissier pour les tendre (Tours, Arch. municipales, CC 53, f° 51).

42

​​ Id., CC 77, f° 161.

43

​​ Ainsi en 1492 des “menestriers” sont mentionnés dans le relevé des dépenses et mises pour réaliser l’entrée d’Anne de Bretagne (id., AA 4).

44

​​ Cette figure n’est pas rapportée par Ch. Grandmaison dans son travail sur les artistes tourangeaux car il ne semble pas avoir consulté les boites complémentaires à l’appui des comptes. Elles ne sont d’ailleurs toujours pas inventoriées à ce jour. Les informations sur ces lions sont dans la boite correspondant aux comptes 1515-1520 (Tours, Archives municipales). La figure du lion est déjà employée à Tours pour l’entrée de 1500 (un lion en bois de noyer est réalisé par Jacques Colart et devisé par Macé Papillon. Louis XII a fait amener à Tours en novembre 1499 un vrai lion gardé en cage dans une des tours de la ville (Tours, Arch. municipales, CC 53, f° 45).

 

Les entrées solennelles à Tours
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