Lettre de Henri, duc d’Anjou 
, frère du roi et futur Henri III, adressée aux maire et échevins de Tours ordonnant que justice soit faite suite à une sédition survenue en ville.
Messieurs, nous avons entendu ce qui est advenu en la ville de Tours , par l’insolence et temerité d’aucuns des habitans d’icelle, et comme ilz se sont tant obliez que d’avoir attenté en la personne du lieutenant general du Roy, mon seigneur et frere, et tué le cappitaine Sainct Martin et faict grand effort de faire le semblable de tous les soldatz ordonnez en ladicte ville, pour le salut et defence des habitants d’icelle, qui sont choses de si pernicieuse consequence qu’il est necessaire, pour oster la cause a toutes personnes et la hardiesse d’entreprendre chose si malheureuse, d’en faire tres griefve et exemplaire pugnition et, d’aultant que c’est chose dont le roy, mon dit seigneur et frere, et moy avons receu tres grand deplaisir et malcontentement, et que nous voulons justice en estre faicte, vous ne fauldrez suivant ce qu’il vous escript de mectre, incontinant la presente receue, les princippaulx autheurs de ladicte sedition, ensemble leurs faucteurs et adherans, es mains dudict sieur de la Chastre, pour leur estre faict et parfaict le proces par les juges qui luy ont esté ordonnez prendre pour cest effect, sur peine, ou vous feriez difficulté d’y obeyr, de s’en prendre a voz propres personnes et au corps de la dicte ville, comme vous entendrez plus au long par ledict sieur de la Chastre. Priant dieu, Messieurs, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript au chasteau de Boullogne, le XXIIIe juillet 1568 (1).
[Signé] Henry
[Signé] Fizes
[Suscription] A Messieurs les maire, eschevins, manans et habitans de la ville de Tours .
Notes :
(1) Lettre identique, à quelques mots près, à celle de Catherine de Médicis datée du même jour.
