1491, 4 novembre — Tours

France, Tours, AD 37, 3E1/4

Statut :
Transcription :

[Analyse enrichie] Testament de Pierre Jamoays, prêtre.

Pierre Jamoays, prêtre demeurant en la paroisse de Saint-Pierre-du-Boile de Tours , de saine pensée et bon entendement, considérant etc, ne voulant décéder intestat et désirant pourvoir au salut de son âme, fait le testament en la manière qui s’ensuit.
Il recommande son âme à Dieu en lui demandant de ne pas le punir « selon ses deffaultes, mais selon sa benoiste pitié et misericorde » ; à la Vierge Marie « de pardon tresoriere » d’être son avocate auprès de son fils ; à saint Michel, saint Pierre, saint Gatien, saint Martin et généralement à toute la cour de paradis, pour qu’ils soient son intercesseur envers Dieu et le défendent « contre l’ennemy d’enfer ». Il proteste vouloir vivre et mourir en la sainte foi catholique, requérant recevoir les sacrements de la sainte Église.
– ordonne le paiement de ses dettes et la réparation de ses “forfaits” par la main de ses exécuteurs
– élit sa sépulture dans l’église Saint-Pierre-du-Boile
– veut comme luminaire, aussi bien pour son enterrement que sepme [service de semaine] et bout de l’an, 15 livres de cire
– veut que soit dit, chanté et célébré, tant à son enterrement que sepme et bout de l’an, pour le salut de son âme et de celles de ses amis trépassés, chaque fois 13 messes, à savoir trois à note, diacre et sous-diacre et chape et les dix autres messes basses et en outre, le jour de son enterrement, vigiles des morts et litanie et que le bout de l’an soit fait à la huitaine après son sepme
– laisse dès à présent à Jean Proudomme, prêtre, son « livre de Catholicun [Catholicon de Giovanni Balbi] dit Januancis, parmy ce que led. Preudomme [sic] sera tenu dire ou faire dire et cellebrer » à Saint-Pierre-du-Boile, 30 messes consécutives 30 jours durant pour le salut de son âme et de celles de ses amis trépassés
– en outre laisse aud. Preudomme tous les autres livres qu’il peut avoir en cette ville de Tours , quels qu’ils soient sans exception aucune, à titre de don, tant afin qu’il soit tenu de prier Dieu pour lui et ses amis trépassés que pour le remercier « de plusieurs plaisirs gratuites et services » qu’il lui a faits par le passé et qu’il espère de sa part pour l’avenir
– donne à l’ordre des Frères prêcheurs du couvent de Tours 7 sols 6 deniers t. à la charge d’accompagner son corps jusqu’à l’église et dire un Subvenite
– donne à chacun des huit chapelains qui porteront sont corps à l’église 10 deniers t.
– donne à six pauvres qui tiendront les torches 10 deniers
– entend qu’il soit offert et baillé à messieurs les doyen et chapitre de l’église de Tours 20 écus d’or provenant de la vente de son mobilier, somme destinée au remboursement de 36 sols 8 deniers sur une rente annuelle de 40 sols t. que le chapitre a le droit de prendre sur une partie de maison naguère par lui acquise sur la paroisse de Saint-Pierre-du-Boile, sise rue de La Triperie des Arcis au fief de l’archevêque de Tours ; et si le chapitre accepte cette disposition, il laisse à la fabrique de Saint-Pierre-du-Boile, à titre d’héritage les 36 sols 8 deniers de rente ou, en cas de refus de son offre par le chapitre de Tours , lesd. 20 écus
– et, au cas où la partie de maison par lui acquise ferait l’objet d’un retrait lignager, il donne et laisse à la fabrique de Saint-Pierre-du-Boile les deniers issus du retrait, avec 40 sols t. de rente par lui acquise sur cette maison, afin que les procureurs fabriciers de Saint-Pierre-du-Boile et leurs successeurs soient tenus, tant pour cela que pour lesd. 36 s. 8 d.t. de rente (ou 20 écus d’or à la place), faire dire et célébrer après son décès quatre anniversaires chaque année aux jeûnes des Quatre temps, à savoir chaque fois : messe et vigiles pour le salut de son âme etc ; et si la maison fait l’objet d’un retrait, il entend que ses héritiers et tous ceux qui possèderont cette maison demeurent tenus de faire célébrer « sur et a cause de lad. maison lesd. quatre anniversaires »
– laisse, ainsi qu’il a été accordé entre lui et Jean Beausou, charpentier, qui lui doit huit livres t., que si sad. maison faisait l’objet d’un retrait lignager, qu’il reprendrait le bois neuf de la cloison qu’il lui a faite et que les 4 journées pendant lesquelles il a travaillé à son installation lui soient remboursées
– au regard des 17 écus que Guyon Jamoays, son frère, lui doit, il les laisse à tous ses héritiers
– au regard des 15 écus que Petit-Jean Jamoays, son frère, qui demeure à Vitré, a payés, il entend que 10 écus lui soient restitués, somme qu’il lui laisse « pour certaines justes causes qui a ce [l]e meuvent » et les cinq écus restants, il les abandonne en partage, avec le résidu de tous ses autres biens, à ses héritiers selon les diverses coutumes des pays où ils peuvent résider
– révoque tous les autres testaments qu’il pourrait avoir fait précédemment
– choisit pour exécuteurs testamentaires : Jean Proudomme et Pierre Vielle auxquels dès à présent etc, il baille la possession de ses biens pour lad. exécution
Selon la volonté du testateur, le sceau royal a été apposé sur led. testament à la relation de Jehan Jaloignes, notaire juré, qui en a garanti l’authenticité.
Passé à Tours , en la présence de Étienne Martin et Pierre Cordellier, prêtres, témoins le vendredi 4 novembre 1491.



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