Jean Delaunay, voiturier par eau de la paroisse Saint-Jean-de-Langeais en Bréhémont , s'est transporté auprès d’honorable homme Nicolas Legendre, commis de maître Nicolas Lepelletier, “fermier du péage et commandise de Tours ”, et l'a prié de lui rendre le mandement qu'il lui avait baillé la veille, ou, par écrit, “les raisons de son empeschement” et de l’arrêt qu'il a fait sur lui “de la marchandise estant en ung bapteau appartenant aud. Delaunay, auquel bapteau y a plusieurs marchandises a luy baillees par le facteur de honneste personnes Jacques et Macé Labbe et Nicolas Choumault, pourvoyeurs de nosseigneurs les ducs d'Orleans et d'Angoulesme et le duc d'Anjou et pour icelle marchandise par luy mener et voicturer en la ville de Bloys et livrer auxd. Labbe et Choumault. Protestant etc.” A quoi Legendre a répondu qu'il acceptait de lui rendre ledit mandement à condition que Delaunay lui révèle le nom du facteur desd. pourvoyeurs, parce qu'il se trouve des voituriers par eau qui se font délivrer des mandements du roi ou des princes, et sous ces mandements voiturent des marchandises qui ne sont pas destinées au fournissement des pourvoyeurs du roi, mais simplement destinées aux marchands privés, pour éviter les péages. C'est pourquoi Legendre exige de connaître le nom du facteur et celui du marchand “pour et ad ce que le sieur comte de Sancerre , seigneur du Péage et commandise de Tours , duquel peage, led. maître Nicolas Lepelletier, son maître, est fermier, se pourvoye, pour les abbuz qui par chacun jour se comectent par marchans voicturans marchandises par les detroictz et peages dud. sieur comte.” A quoi Delaunay a dit que celui qui lui a delivré la marchandise se nomme Corbon et qu’il ignore son prénom. Dont acte.
Témoins : François Fillon, procureur au siège présidial de Tours et Jean Genault, patissier aud. Tours .