Jehan Moisson, marchand libraire à Paris , demeurant en la maison de Jehan Leclerc, ou pend pour enseigne Le Soleil d’Or, en son nom, d’une part, et Jeanne Arnoul, fille de feu Jean Arnoul, en son vivant charpentier, demeurant rue Neuve-Notre-Dame en la cité de Paris , et de Perrette Deballe, jadis sa femme, d’autre part.
Lesquelles parties, de leurs bons grés et en la présence de lad. Perrette Deballe et d’honorables hommes Pierre Conversel, marchand pelletier demeurant paroisse Saint-Séverin, Adrien Guéroult, marchand tailleur d’habits, cousins de lad. Jeanne Arnoul, de Hugues Fremyn [Frémin], brodeur à Paris et Étienne Aulmont [Aumont] maître menuisier à Paris , amis de lad. Jeanne, future épouse ; aussi en la présence de Jean Duboys, maître sellier-lormier à Paris , beau-père, Anne Moisson, frère, Salomon de Vicengue, maître éperonnier, à Paris , beau-frère dud. Jean Moisson, promettent de se prendre en mariage devant notre mère sainte Église et selon la coutume de la vicomté de Paris .
En faveur duquel mariage lad. Perrette Deballe promet de donner d’ici à la veille des épousailles, la somme de 50 écus d’or au soleil en deniers comptants, « ung corps demy ceinct d’argent », les habits filiaux de la fututre épouse et ses autres habits, une couverture de Catalogne blanche, une demi-douzaine de draps, quatre nappes et une douzaine de serviettes, le tout de toile de chanvre neufs, et les draps, chacun de deux lez, dans les mêmes délais que dessus ; et led. futur époux a doué sa future épouse de la somme de 33 écus 1/3 de douaire préfix, pour une fois payés, ou de douaire accoutumé, au choix de la future. Il a été accordé que le survivant prendra, savoir : la future épouse, se habits, bagues et joyaux, et le mari aussi ses hardes et habits, le tout servant à leur usage.
Fait et passé en la maison où pend pour enseigne La Marguerite, rue Neuve-Notre-Dame, après midi.
Lad. future épouse et sa mère ont déclaré ne savoir écrire ni signer.
Signé du seul Jean Moysson et du notaire Bontemps.
Au-dessous du contrat de mariage : Quittance de Jean Moysson et Jeanne Arnoul, sa femme, à Perrette Deballée 50 écus d’or, ainsi quels les meubles et hardes mentionnés au contrat de mariage et dont ils lui donnent quittance.
Fait après midi en l’étude des notaires le 20 octobre 1584.
Lad. future épouse et sa mère ont déclaré ne savoir écrire ni signer.
Signé du seul Jean Moysson et des notaires Bontemps et Cothereau.
Note Cette enseigne n’est probablement pas celle sous laquelle ont travaillé les prototypographes parisiens. Il pourrait s’agir aussi, si le Jean Leclerc ici mentionné est bien le même que Jean-III Leclerc, libraire-juré marchand et imprimeur d’histoires ayant exercé de 1573 à 1599 « rüe Frementel, a l’Estoille d’or, pres le Clos Bruneau » (In vico Frementello sub Stella aurea), d’une interprétation différente de son enseigne ; il épouse Jeanne Malo qui lui donne plusieurs enfants ; cf. infra Renouard, p. 253.