Don d'une maison où pend l'enseigne de la Fleur de Lys à Paris par Françoise Chantefoing à son gendre Guillaume Loyer et sa soeur Ambroise Loyer en remerciant de l'assistance qu'ils lui ont porté lorsqu'elle était malade.
[1] Fut presente en sa personne Françoyse Chantefoing, vefve de feu Pierre Daniel, en son vivant tainturier de toilles et retordeur de fil, et elle chapperonnyere, demourant a Paris en la maison cy après declairee, gisant au lict, mallade, toutesvoyes seine de pensee et de bon et ferme propos, memoire et entendement, comme il est apparu aux notaires soubz scriptz par ses parolles et mainctien, disant que honnorable homme Guillaume Loyer, maistre joueur d’instrumens a Paris et naguieres son gendre, et seur Ambroise Loyer, relligieuse a l’Hostel-Dieu de Paris , l’ont par cy devant ou par plusieurs et diverses malladies si bien sollicitee et secoureu a toutes ses affaires et necessitez qu’il n’est possible mieulx, et ce sans avoir aulcune recompanse de ladicte vefve. A cette cause ladicte Chantefoing pour recompanser ledict Guillaume Loyer et sad. seur de ce que dict est, recongneut et confessa en la presence et du consentement de ladicte seur Ambroise Loyer, seur dudict Guillaume Loyer, avoir donné, ceddé et transporté et promect garentir etc. aud. Guillaume Loyer, a ce present et acceptant, le temps qui reste a escheoir et que ladicte vefve a encores a tenir une maison et ses appartenances assise a Paris , rue de La Juifrye, en laquelle soulloyt pendre pour enseigne la Fleur de lys, au moyen du bail faict a ladicte Chantefoing par damoyselle Barbe de Malleville, vefve de feu maistre Deaude Chauvron, en son vivant conseiller du roy nostre sire en sa court de parlement(1), jusques a neuf ans lors ensuyvans, pour le pris et aux charges contenues audict bail dacté du vingt deuxiesme jour de novembre mil cinq cens quarente deux, signé Bastonneau et Maupeou. Les lectres duquel bail ladicte Chantefoing a baillé audict Loyer, presens les notaires soubz scriptz, pour en joyr etc. Cestz don, cession et transport faictz tant pour recompanser et remunerer ledict Loyer des bons et agreables services qu’il et sadicte seur luy ont faictz, comme dict est, que pour la bonne et vraye amour que ladicte vefve a et dict avoir aud. Loyer et que tel est son plaisir ainsi le faire, [2] et aussi a la charge que ledict Loyer sera tenu et promect acomplir a ses despens le voyage que ladicte Chantefoing a faict et voué a Monsieur sainct Mathurin le plus tost que faire ce pourra après son trespas. Et veult ladicte Chantefoing que ceste presente donation vaille, tienne et sortisse son plain et entier effect, soyt par donation faicte entre vifz, a cause de mort ou aultrement deument en la meilleure forme et maniere que mieulx valloir pourra et debvera, soyt de droict ou de coustume. Promectans etc. Obligeans etc. Renonçans etc. Faict et passé l’an mil cinq cens quarente sept, le mecredi vingt neufiesme jour de juing.
Signé : G. Cadier G. Cothereau.
(1) Maugis (Édouard), Histoire du Parlement de Paris de l’avènement des rois Valois à la mort d’Henri IV, Paris, 1914-1916, 3 vol. Le 3ème volume contient le rôle de la cour par règnes, 1345-1610 : présidents, conseillers, gens du roi.
Déode Chauveron apparaît dans la liste des conseillers créés ou pourvus au cours du règne de François Ier. Clerc, licencié en lois, seigneur de La Mothe-Chauveron, X3A 30, 6 juin 1522. Reçu le 11 juillet 1516, au lieu de feu Vincent Guichard. Élu Ier, 17 mai au lieu de feu Jean Duret. Décédé et remplacé par René Du Bellay, 14 VIII 1526. Époux de Barbe de Mailleville, veuve 18 mai 1527, X3A 35.
|