[fol. 57v] Aux personnes cy apres declairees la somme de quarante une livres, cinq solz tournoys qui deues leur estoit. C’est assavoir a Pierre Baudet, brodeur, pour la faczon du pesle fait pour l’entree de la royne⁽¹⁾ de satin blanc de Burges^(a) et bleu par moytié. Et en iceluy avoir fait, mys et assis le nombre et quantité de cent et dix fleurs de lys taillees de drap d’or, et cent et dix hermynes taillees de veloux noir. Et pour avoir fait sept aulnes, [fol. 58] trois quars de frange de soyes de plusieurs couleurs mises et assises aux pantes dudit pesle, dont la ville a fourny de toutes estouffes⁽²⁾. Pour la fasson du quel pesle ledit brodeur demandoit dix escuz d’or pour ce qu’il luy avoit convenu veiller jour et nuyt et y mectre ouvriers d’avantaige pour la haste qui y estoit de ce faire. Laquelle faczon a esté tauxee par les commissaires ordonnez par ladite ville a six escuz. Pour ceX l., X s. t.^(b)

(a) Corr. : Bruges . Satin en chaîne de soie et à la trame de fil dont la première fabrique fut installée à Bruges . — (b) Dans la marge du fol. 58 : Par mandement et quittance et est apparu des partiz veu par les commissaires.
(1) Anne de Bretagne fit son entrée à Tours le 26 novembre 1500 (ibid., fol. 57, l. 25). — (2) Les pesles ou dais abritant le roi et la reine durant les festivités furent préalablement confectionnés par le couturier Jehan Godart (ibid., fol. 53v, l. 21). Pour les tissus et étoffes, Guillaume Mesnagier vendit à la ville 6,5 aunes de satin blanc et 6,5 aunes de satin pers (bleu violacé) (ibid., fol. 63v, l.12) et Jehan Gallocheau le jeune fournit deux pièces de bougran bleu pour les doublures des deux dais (ibid., fol. 61v, l. 16) ainsi que des soies colorées pour les franges (ibid., fol. 57v, l. 10). Le sellier Guillaume de Chastons fournit les clous nécessaires pour accrocher les pièces de tissu brodées à la structure en bois les maintenant (ibid., fol. 61v, l. 22). Pour le dais de la reine, Guillaume Mesnagier fournit aussi 1 aune de velours noir pour faire les hermines d’un côté. Lui et Jehan Quetier l’Ainé vendirent respectivement 0,5 aune, 0,5 quart et une aune moins 1/16 de drap d’or ras « cramoisy » pour faire les fleurs de lys de l’autre côté du dais (ibid., fol. 63v, l. 5, l. 19 et l. 23), conformément aux armes d’Anne de Bretagne. Le dais du roi fut quant à lui peint par Henry Mathieu (ibid., fol. 51v-53).