Lettre du maire et des échevins de Tours adressée au roi lui demandant d’intervenir dans l’élection du maire par crainte d’un différend entre Monsieur de Souvré et la court du parlement dans le choix du maire. Par la même, ils demandent l’affectation de quarante cuirasses à la protection de la ville.



Sire,
Encores que les deniers que nous avons cy devant fourniz pour la reprinse de Lavardin , et plusieurs aultres despenses que nous supportons ordinairement, mesmes pour les fortifications de ceste ville et pour le siege de Selles, pour lequel nous avons promis d’advencer six mil escuz, ayent fort espuizé les moiens des habitans de ceste ville, sy est ce que nous n’avons pas laissé de les disposer de secourir vostre Majesté de douze a quinze cens escuz, pour chacun des six derniers mois de la presente annee, pour ayder au paiement de vostre armee estrangere, ainsy que vostredicte Majesté pourra avoyr entendu tant par la bouche de Monsieur de Sancy que par les lettres de Monsieur d'Umery, desirans en toutes occasions tesmoingner par les effectz le desir que nous avons d’employer noz biens et noz vyes pour vostre tres humble service. Nous advertirons aussy vostre Majesté, Sire, que par les lettres patentes que le feu roy accorda aulx habitans de cestedicte ville, pour l’establissement des maire et eschevins, il est dict que chacun an le corps de ladicte ville nommera troys personnes, et que vostre Majesté, sy elle est en Touraine , ou Monseigneur le Chancellier, choisira celluy que bon luy semblera pour estre maire, sinon, en vostre absence et de mondit sieur le Chancellier, que le gouverneur fera ledict choix. Et, par la veriffication de la court de parlement, il est porté que, en vostredicte absence et dudict sieur Chancellier, ce sera ladicte court qui choisira. Enquoy nous craignons quelque division et differend entre Monsieur de Souvré et ladicte court, qui lequel fut évité entre les deux aneez deux annees dernieres par la presence de Monseigneur le Cardinal de Bourbon, auquel ledict choix fut defferé. Cela nous faict supplier vostre Majesté, Sire, d’y vouloir pourvoir promptement, parce que l'election dudict maire est prochaine. Et pource que les coureurs d’Orleans , Meung et autres garnisons ennemyes courent sont ordinairement jusques aux portes de cestedicte ville et nous portent beaucoup de dommaige, a quoy nous n’avons pas moien de nous opposer, n’ayant aucuns gens de cheval en ceste garnison. Nous supplions tres humblement vostre Majesté, Sire, y vouloir ordonner quarente cuirasses entretenues des deniers qui soulloyent estre employez au paiement de Monsieur de Rouvray et des gardes de Monsieur de Guyse, et mander a Monsieur de Souvré de les mettre sus au plus tost que faire se pourra, affin que, par ce moien, nous puissions estre soullagez des pilleryes et incommoditez que lesdicts ennemys font en ceste province et que le moien leur soyt osté de faire des entreprises au preiudice de votre service. Enquoy vostre Majesté augmentera le subiect que nous avons de prier dieu,
Sire,
Pour vostre prosperité, santé, longue et tres heureuse vye
A Tours ce de septembre 1591.
Voz tres humbles et tres obeissans serviteurs et subjectz
Les maire et eschevins de Tours .





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