Enregistrement dans un registre de délibérations de lettres closes par lesquelles François Ier expose aux maire et habitants de Tours la situation internationale et demande la levée de la somme de dix mille livres tournois.



De par le roy.
Tres chers et biens amez, vous avez peu voir et entendre que despuis notredit advenement a la couronne mesmee de cinq ans en ca pour garder et deffendre notre royaume, peuple et subgectz des mauvaises et dampnees conspiracions et entreprinses que noz ennemys engloys, flamens, espaignolz et leurs alliez et compaces se sont efforcez et efforcent faire sur nosditz royaume, terre et seigneuries ou ilz sont venuz et entrez par plusieurs foiz avecques toutes leurs forces et puissance pour le piller, destruire et mectre en proye et perdicion, il nous a convenu mectre sus, entretenir et soudoyer de grandes et grousses armee tant par mer que par terre fortiffier, advitailler et munir noz villes et places de frontiere de notredit royaume et faire de si grant fraiz, mises et despences quiz ne se peut dire, ne nombrer. Et pour ce que depresent notredit royaume est en plus grant danger qu’il n’a point esté d’estre assailly par nozdits autres ennemys en divers endroitz et qu’ilz ont faict une conjurasion contre nous et nosdits subgez subg subgectz a la persuasion de Charles de Bourbon qui est retiré devers eulx de nous ruyner et destruire de tous poinctz s’ilz povent et ja font leurs groz appareilz et preparatifz pour de brief essayer d’executer leur dampnee et maligne entreprinse. A quoy a l’aide de notre Createur qui saict leur mauvaise volonté et notre bon droict, esperons obvier et resister et pour ce faire mectons sus quatre ou cinq grousses grosses et puissantee armee bien equipee et garniee et nous mesmee serons en personne au lieu ou sera le plus grant affaire delibere de n’y espen espargner notre personne [f° 87, v°] ne la vye que esperons pour deffendre notre peuple et subgectz, lesquelles despances qu’il nous convient pour ce faire sont si grosses qu’il est imposible de y savoir fournir promptement comme il est requis, sans encore nous aider de noz bons subgectz ayant puissance et facultez de ce faire. Lesquelz il nous fault prier et requerir qu’ilz nous viellent secourir au besoing et mesmement vous qui estes de ceulx ausquelz avons singuliere et parfaicte confiance, vous priant tres affectueusement et d’autant que vous amez aymez non seullement nous qui sommes votre souverain signeur mais ausi la conservacion proctection et duffaict de la chose publicque que ait besoing pour emploier en ceste affaire qui importe tant vous nous vueillez prester la somme de dix mille livres tournoys et icelle mectre en main de maistre Pierre D’Apesteguy, notre conseiller et general de noz finances de Guyenne et receveur general des deniers extraordinaires et partiee casuelle de notre royaume, lequel vous en baillera sa quictance en vertu de laquelle vous promectons par ces presentes vous en faire payer et rambourser sur noz finances a la fin de ceste presente annee (blanc) pour ce faire et pour ce vous prions de rechef n’y faire aucune difficulté faisant compte de ce est chose de laquelle pour votre devoir vous en povez excuser. Et sur ce prions le Createur qui vous ait en sa saincte garde. Donné a Amboise le XXIIme jour de juing l’an mil cinq cens vingt quatre.





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