Elles se caractérisent par leur formule introductive (« De par le roy »), leur adresse directe aux maire, échevins et habitants, la signature royale, ou encore l’absence de la datation par l’année ou de sceau. Elles ne sont pas rédigées à partir d’un formulaire.
Souvent très courtes, elles répondent à une urgence et témoignent de la proximité que le roi veut entretenir avec les municipalités. Parfois, pendant une période de crise militaire par exemple, plus d’une dizaine de ces lettres peut être adressée en quelques mois à une municipalité.
Dans ces lettres, le souverain informe la ville de la situation internationale, d’un heureux évènement, ou encore, il sollicite la municipalité pour qu’elle accompagne la politique royale.
es lettres closes permettent surtout de justifier et d’organiser rapidement des levées fiscales pour soutenir les entreprises militaires de la monarchie.
Elles s’avèrent un outil de mobilisation large et efficace dans la mesure où elles ne nécessitent pas d’intermédiaire entre le roi et les représentants urbains.
Les lettres closes ont longtemps été analysées comme des témoignages de l’autoritarisme royal : requêtes formulées sans détour par la monarchie, marques d’intransigeance politique, répétition des demandes…
La formule autoritaire « Gardez qu’il n’y ait faulte, car tel est notre plaisir » a aussi été interprétée comme la marque d’un État absolu en gestation.
Force est de constater, cependant, qu’il ne s’agit là que d’une rhétorique de circonstance qui manifeste certes la souveraineté royale, mais pas sa puissance débridée.
Les lettres closes s’intègrent en effet dans une histoire complexe des relations politiques, faite de négociations, de résistances, voire de remises en cause de l’autorité royale.
Leurs injonctions ne sont donc pas toujours suivies d’effets : l’État doit composer avec les différents corps politiques du royaume.
Lettre close – 25 juillet 1593
Henri iv et Ruzé, notaire et secrétaire du roi
Papier, 20 × 30 cm
Tours, Archives Municipales – AA 10, p. 49-50
Lettres closes : François Ier et Jehan Breton, notaire et secrétaire du roi, 28 avril 1533 encre sur papier Bourges, Archives municipales - AA 13
Lettres dans lesquelles le souverain commande aux échevins de la ville de payer la pension due à André Alciat, professeur de droit, pour son enseignement à l’université de Bourges.
De par le roy. Chers et bien amez, nous avons esté advertiz de la difficulté que vous avez faict et faictez de payer a messire Alciat la pension dont il a par cy-devant convenu avec vous par chacun an. Vous excusant sur la commission qu’avons decernee pour prandre durant ceste annee la moictié de voz deniers commungs, desquelz ladite pension souloit estre satisfaicte et payee. Et d’autant que ceste excuse ne peult bonnement avoir lieu actendu mesmement que la necessité du temps nous a faict prandre ladite moictié seullement. A ceste cause, nous vous avons bien voulu escripre la presente, vous mandant, commandant et expressement enjoignant que sur l’autre moictié que reste en voz mains d’iceulx deniers commungs, vous ayez a satisfaire et payer audit messire Alciat, icelle pension sans y faire aucun reffus ne difficulté, ne qu’il soit plus de besoing vous en escripre pour cest effect. Mais gardez d’y faire faulte, car tel est notre plaisir. Donné a Lyon, le xxviiime jour de may, l’an mil cinq cens xxxiii. [Signé] FRANCOYS Breton
Lettre close – 1591 Henri iv et Potier, notaire et secrétaire du roi
Papier, 20 × 30,5 cm Tours, Archives Municipales – AA 2
Autorisation accordée par le roi aux habitants de Tours, en récompense de leur fidélité et de l’intérêt stratégique de la ville, de fortifier celle-ci conformément aux plans qu’ils lui ont transmis et d’organiser la levée d’une taxe pour en financer les travaux.
Lettre close – 29 juillet 1589 Henri iii et Potier, notaire et secrétaire du roi
Papier, 20,5 × 15 cm Tours, Archives Municipales – EE 7
Témoignage de satisfaction fait aux magistrats de la ville de Tours pour le bon état de la cité par lequel le roi, suite à leur demande de renforts militaires pour maintenir la paix dans la campagne tourangelle, les informe de la mobilisation de son cousin le comte de Soisson pour pacifier l’Anjou, la Touraine et le Maine, et du duc de Guise pour assurer la protection de Tours.
Lettre close – 31 mars 1519 (n. s.) François ier et Gedoyn, notaire et secrétaire du roi
Papier, 20,5 × 24,1 cm Tours, Archives Municipales – AA 10, p. 13
Annonce faite au corps de ville de Tours de la naissance du dauphin Henri, futur Henri ii, et demande d’assister le clergé tourangeau dans l’organisation des processions solennelles qui parcourront la ville à cette occasion.
Lettre close – 12 mai 1487 Charles viii et Parent, notaire et secrétaire du roi
Papier, 22 × 15,5 cm Tours, Archives Municipales – AA 10, p. 7
Demande urgente formulée auprès du corps de ville de Tours pour l’envoi d’armuriers et de brigandiniers, considérés comme nombreux dans la ville, avec des fournitures et des armes précises, afin de soutenir la guerre que l’armée royale mène alors en Bretagne.
Lettre close – 7 août 1487 Charles viii et Parent, notaire et secrétaire du roi
Papier, 21,7 × 18,4 cm Tours, Archives Municipales – AA 10, p. 10
Remerciements adressés par le roi au corps de ville de Tours pour son soutien au cours des opérations militaires que l’armée mène en Bretagne et encouragements à poursuivre la bonne gestion de la ville.
Lettre close – 25 juillet 1593 Henri iv et Ruzé, notaire et secrétaire du roi
Papier, 20 × 30 cm Tours, Archives Municipales – AA 10, p. 49-50
Annonce faite au corps de ville de Tours de la conversion du roi à la religion catholique, confirmée par sa présence lors d’une messe donnée à Saint-Denis, et pour la célébration de laquelle il préconise l’organisation de processions et de prières publiques.
Jeton personnel d’Antoine Bohier, conseiller du roi – ap. 1544
Cuivre, Ø 2,6 cm Société Archéologique de Touraine – JT 214
Droit : Croisette ANTHOINE.BOHIER.CHER.SR DE CHESNAYE. Au centre, armes des Bohier d’or au lion d’azur surmontées d’un lambel à 3 pendants de gueules, le tout dans un plurilobe. Revers : Croisette CONSEILLER.DU.ROY.ET.GNAL.DE.FRANCE. Au centre, dragon contourné et couronné.